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Je me propose de partager avec vous la genèse d’une démarche d’écriture originale en miroir avec les œuvres du Musée des beaux-arts sur la thématique de l’égalité Homme – Femme. Ces textes récents sur l’égalité homme – femme ont été étudiés pour la première fois au CFA La Noue suite à une animation pédagogique de l’inspectrice Lettres de l’Éducation Nationale (Rectorat de Dijon) au bénéfice des enseignants de français. L’intérêt manifesté par les apprentis de la DIMA (dispositif d’insertion aux métiers par alternance) au BAC m’a encouragé à poursuivre ce travail d’écriture dont cinq textes sont disponibles sur les sites des Lettres de l’académie de Dijon.

Objectifs culturels

  • Créer et diffuser au bénéfice des apprentis et des lycéens des textes originaux sur le thème de l’égalité homme-femme en miroir avec des œuvres d’art.
  • Créer et diffuser à partir des textes, des fiches pédagogiques pour construire des séquences lecture/écriture/oral au bénéfice des apprentis et des lycéens.
  • Animer à partir de ces supports des groupes de parole sur la thématique de l’égalité homme-femme.
  • Amener l’apprenti à appréhender les œuvres des musées comme une invitation à un voyage, à la découverte de sa sensibilité.
  • Réaffirmer le droit pour chaque élève et apprenti, quel que soit son niveau de ne pas s’ennuyer en cours en lui permettant de « faire du français » en rencontrant déjà une histoire et pas seulement la grammaire et l’orthographe.

Une pédagogie du projet : « du dire au lire », « du lire à l’écrire »

En 2009 et 2011, des projets pédagogiques intitulés « Écrire à Haute Voix« , financés par la Délégation Régionale aux droits des Femmes et à l’égalité mis en œuvre au CFA La Noue (Tome 1, Tome 2)  ont fait découvrir ces textes aux classes de DIMA, de terminale bac et stagiaires du dispositif PAQ (Plateforme d’accès à la qualification). Ces bilans seront disponibles sur le site du CFA de La Noue à partir du 15 janvier 2012.

Ces outils nous ont permis d’agrandir grâce au champ de l’imaginaire, la réflexion de ces jeunes et leur ouverture d’esprit.
Nous avons témoigné avec Bernard Corde et Hélène Bouchet de cette aventure humaine et pédagogique à l’occasion du forum « l’égalité professionnelle en marche en Bourgogne » et sur le site du C2R.

Une édition grand public : Reg’art de Femmes

Ces fiches pédagogiques testées au cours du projet « Écrire à Haute Voix« , sont aujourd’hui disponibles sous forme papier pour un partage avec le plus grand nombre.

Cette publication a été possible grâce au soutien du Conseil Régional de Bourgogne, de la délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité et des municipalités de Dijon et Longvic.

Merci à Mme Duprat, inspectrice de l’éducation nationale Lettres LP d’être venue animer, au bénéfice de tous les professeurs de français du CFA, une séquence pédagogique pour développer des fiches de lecture à partir de ces premiers textes. Cette rencontre a été pour moi un encouragement à poursuivre ce travail d’écriture. Ces outils pédagogiques sont disponibles partiellement sur le site des Lettres du rectorat et celui des ressources pédagogiques – Arts et culture de l’Académie de Dijon. Studio Mag (Directeur de la publication  de la revue « Bourgogne Magazine« ) est l’éditeur de ce recueil.

Genèse de ce recueil

I – Thème
Histoires du MASCULIN et du FÉMININ revisitées par un conteur…

Aussi séduisant soit-il, le postulat qui consiste à mettre en avant la complémentarité des hommes avec les femmes, ne doit pas nous faire oublier la condition préalable du vivre à deux, du vivre ensemble : l’égalité entre l’homme et la femme.

Cette égalité passe à la fois par la compréhension que l’on a du fonctionnement de l’autre et par notre volonté de fendre l’armure de nos préjugés et de nos stéréotypes vis-à-vis de l’autre sexe. Une égalité qui ne signifie pas l’uniformité.

Cette égalité passe aussi par une éducation à la tolérance vis-à-vis des défauts des hommes et des femmes.
Dans un livre d’art, les femmes et les hommes par la bouche d’un CONTEUR, se parlent pour faire un pas…encore un pas vers une relation plus juste et plus harmonieuse.

II – Médiation culturelle 
« donner à voir, à entendre, à lire : avec … « Un livre de conteur » »

Au côté de la médiation du sociologue, du journaliste, de l’homme politique, du travailleur social, du chercheur … il est possible de faire entendre aussi « la petite musique du conteur ». Au XXlème siècle, le conteur marche encore sur la passerelle entre l’imaginaire et la réalité pour continuer de témoigner de ce à quoi l’homme rêve, de ce qui le traverse et le dépasse. Le conteur s’attache aujourd’hui à l’utilité sociale de sa pratique. Sa fonction n’est pas uniquement de conserver les cendres chaudes de la tradition orale mais de garder la flamme allumée en disant, en écrivant les récits d’aujourd’hui pour demain.
Entre les faits réels collectés oralement et la fiction de l’histoire, la parole conteuse ouvre l’espace du symbolique, du rêve, de la poésie, de l’émotion. Gaston Bachelard, philosophe de l’imagination (professeur à la faculté des lettres de Dijon) disait : « il faut que l’imagination prenne trop pour que la pensée ait assez ». Et si « Écrire à haute voix  » (écrire à partir de ce que l’on a collecté, entendu) avec les mots du dimanche, des histoires de tous les jours permettait à chacun de s’interroger un peu plus sur son humanité et celle des autres ?

III – Démarche d’écriture
Le texte
Ces récits sont nourris d’une écoute et d’une curiosité au quotidien pour les femmes, leurs mystères, leurs paroles et leurs imaginaires.

  • Des récits littéraires courts (5000 signes) relatant des faits réels ou imaginaires dans un passé proche.
  • Des récits objectifs sans états d’âme, sans confession intime, sans lyrisme     excessif.
  • Je n’emploierai que très rarement le « Je » (ce sera toujours un  »Je » d’humilité)     pour assumer un récit qui me traverse.
  • En règle générale, ces récits sont marqués par le retrait du narrateur et l’emploi de la troisième personne sera privilégié.Les temps utilisés seront ceux du passé simple et de l’imparfait. Ce parti pris est celui du conteur qui veut montrer le récit, donner à voir et à entendre sans être moralisateur. Un texte qui doit permettre aux lecteurs de s’identifier plus facilement aux « héros de l’histoire ». Je serai à la fois passeur, porteur, auteur, médiateur. A la différence de l’acteur, le conteur ne joue pas : il est. Je serai donc à la fois la femme et l’homme de l’histoire avec le regard de l’un sur l’autre.
  • Des récits parfois ouverts pour prolonger l’histoire, ouvrir le débat. Des récits parfois fermés (en boucle comme dans les contes) qui excluent le prolongement d’événements.

L’image
L’écriture se fera au côté d’un tableau ou d’une sculpture issus des collections du musée des beaux-arts de Dijon pour proposer au lecteur de passer de l’autre côté du miroir.
En miroir du texte, l’œuvre d’art porte en elle son propre mystère. Elle nous apprend à accueillir la nouveauté et la différence, le caractère unique de la création.

Le pari est de penser qu’en mariant l’imaginaire d’un conteur avec l’âme d’un artiste, nous allons permettre au lecteur, à la lectrice, d’aller au-delà de ses préjugés esthétiques, culturels, littéraires, moraux …
Les artistes dans leur pratique se questionnent et permettent ainsi aux liseurs, aux spectateurs de s’interroger aussi.
Dans l’ancienne Égypte, un même mot désignait l’activité de peindre et d’écrire. Et si aujourd’hui donner à voir, à entendre et à lire s’écrivait : parole conteuse ?

IV – Intérêt pédagogique et culturel

  • Des professeurs de collège et de centre de formation d’apprentis créeront, en 2012 des fiches de lecture à partir des textes publiés dans Bourgogne Magazine (Studio Mag). Ces enseignants testeront l’utilisation de ces supports au bénéfice d’apprentis et d’élèves de 3ème découverte professionnelle.
  • Ce support mixte (textes et œuvres d’art) avec ses thématiques variées pourra être source de débats entre filles et garçons animés par la Délégation Régionale aux Droits des Femmes et à l’Égalité de Bourgogne. L’égalité des garçons et des filles doit constituer le premier étage de l’égalité des chances que l’école doit garantir aux élèves.
  • Ces supports sont en ligne sur le site des ressources pédagogiques de l’Académie de Dijon et sur les deux sites des Lettres.
  • La culture et l’art doivent être au cœur de tout projet de société. Cette approche permettra aux jeunes et aux adultes de s’identifier à d’autres figures féminines que celles connues dans leur environnement familial.
  • Ce projet de livre concerne tous les publics et les tranches d’âges de 15 ans à 95 ans. Les enjeux de l’égalité homme-femme supposent l’implication de toutes les populations.
  • Les clefs d’entrée de l’imaginaire permettent de se distancier, dans un premier temps, de la réalité pour mieux ensuite l’habiter.

Une édition grand public pour une ambition collective au bénéfice du plus grand nombre
Réunir vingt-cinq textes et vingt cinq œuvres pour créer cinquante miroirs dans lesquels se reflèteront les aventures individuelles des lecteurs et lectrices. Le pari de ce recueil est de s’adresser autant à notre imaginaire, à notre inspiration créatrice, à notre sensibilité qu’à notre esprit logique pour tenter de partager la richesse de la féminité et le mystère du féminin-masculin.
A côté de la presse masculine et des magazines féminins voici un projet de livre à lire à deux pour mieux se connaître et apprendre à échanger sur nos différences.

L’enjeu social, pédagogique et l’enjeu culturel ne doivent pas s’opposer mais s’afficher comme un seul et même objet au carrefour d’une culture humaniste et citoyenne.